Action Solidaire aux Philippines : acte 5 / Virlanie / Novembre 2019
Dernière mise à jour : 5 mai 2020
Présentation de Virlanie
La fondation Virlanie est une organisation philippine à but non lucratif, privée, non-gouvernemenatale et non-confessionnelle qui prend soin des enfants les plus vulnérables. Pourquoi ces enfants sont dans une telle situation ?
Abandonnés, Abusés, Exploités, Orphelins, Négligés et les plus pauvres parmi les plus pauvres. Créée par Dominique Lemay en 1992. Slogan : « Giving back the smile to street children » Associés à ces différents centres, on retrouve des programmes médicaux, psychologiques, d’apprentissage, artistiques, etc.
L'action par Hands Of Solidarity - récit de nos bénévoles -
Date de l'action : 6 novembre 2019 au 7 décembre 2019 Bénévoles ostéopathes : Tiphaine et Julie Objectif : Prise en charge ostéopathique de tous les enfants de Virlanie ainsi que du staff.
Tiphaine
"La mission a permis de multiple rencontres, que ce soit avec la population locale, qui est une population très accueillante, chaleureuse et bienveillante, ou avec les bénévoles de l’association « Virlanie », qui favorisent l’intégration et donnent le sentiment d’être chez soi au sein de la maison des volontaires. On arrive seul mais on devient une famille sur place.
Nos actions étaient d’aller dans les différentes maisons que Virlanie possède et qui abritent les enfants. L’interaction se fait par le staff des maisons : les "mamas", les "papas" ainsi que toutes les autres personnes qui font un formidable travail au sein de l'association. On rentre ainsi dans une zone de vie, une zone familiale avec des règles et une hiérarchie très importante. On manipule des enfants de quelques mois à 18 ans où parfois l’échange peut être compliqué mais plein de solutions, d’astuces sont trouvées pour que tout se déroule au mieux. Les séances ont lieu tout au long de la journée et sont rythmées par la présence ou non des enfants selon leur emploi du temps très chargé.La mission a été très enrichissante autant sur le plan humain, que professionnel.
Rencontrer une autre culture est toujours très enrichissant, surtout quand celle-ci est très différente de la nôtre. Ces différences permettent de mettre en lumière des normes, des croyances installées dans notre quotidien, dans notre inconscient.
Le facteur temps n’est pas le même aux Philippines. On constate que celui-ci est un facteur très subjectif qui implique une organisation méticuleuse et précise dans notre rythme occidental, mais qui est utilisé différemment là-bas. L’heure est approximative, un RDV peut être vite décalé ou omis si une situation plus importante apparait. C’est très agréable de couper momentanément avec les « il faut » pour se remettre au « j’ai envie ».
Le climat n’est pas le même on ressent cette différence sur l’organisme qui modifie son rythme habituel.
L’adaptabilité est un des adjectifs de notre profession qui est mis en place dans la vie quotidienne là-bas.
Intégrer un autre mode de communication. Comprendre qu’il est mal vu de refuser toute proposition. Pour dire la négativité, il faut le faire d’une manière détournée. C’est un travail intense car bien loin de nos "normes" européennes."
Julie
"Cette action solidaire était pour moi une première, je ne partais pas avec un plan bien établi, je ne savais pas trop à quoi m’attendre même si j’avais été briefé par Anne-Laure qui m’avait rassurée car je n’avais pas de question lors de mon départ. Ma seule angoisse était la barrière de la langue car l’anglais et moi faisons 2.
Du début à la fin de notre action nous avons été super bien encadrés, Jeanne la coordinatrice a été là du début à la fin, elle est venu nous chercher à l’aéroport et s’est occupée de nous les premiers jours, le temps que l’on prenne nos marques. Elle nous a présenté dans toutes les maisons, fait un petit planning, montré le supermarché, des petits restos, acheté une carte SIM, tout pour bien commencer, on pouvait donc se débrouiller seules dans le quartier au moins.
Les autres volontaires nous ont super bien accueilli aussi.
On avait fait un planning dans notre tête du moins car pas toujours possible de le respecter, les Philippins n’ont pas le même sens de l’organisation que nous, mais ça fait du bien de vivre au jour le jour, notre angoisse était d’oublier un enfant on voulait vraiment faire tout le monde tout en respectant le désir de chacun.
Chaque maison était différente du fait des différents âges des pensionnaires, j’ai adoré être avec les ados, les maisons ELLA YALLAH et ELIZABETH, on faisait de l’ostéo mais après on écoutait de la musique avec eux, on parlait sport avec les garçons et des garçons avec les filles comme des grandes sœurs, c’était vraiment touchant de voir comment ils nous ont adoptés très rapidement. Les bébés de BTH aussi, malgré le manque de parole ils nous grimpaient dessus et il fallait transformer la consultation en un jeu. Les enfant de AIME qui ont des handicaps ont été une révélation pour moi, je n’ai pas trop eu d’enfants atteints de troubles psychiques en cabinet mais là j’ai vu la force de notre job, cette connexion du corps et de l’esprit qui permet tellement de communication non verbale ! Pareil pour les adultes de JADE, où nous sommes restées en « mini immersion » 3 jours.
Les plus « compliqués » ont été, finalement, les enfants entre 4 et 12 ans, les maisons MASSAYA, TANGLAW et MPCC. A cet âge là, ils ont besoin de se défouler un max et ils sont trop jeunes pour sortir tout seuls dans la rue pour jouer, ils sont dans un espace un peu restreint pour leur âge mais pas pour autant malheureux, on voyait qu’ils étaient épanouis mais plein d’énergie … Épuisant mais très enrichissant !!
Nous faisions les consultations par terre sur des tapis, au bout d’un mois j’avoue que mon corps souffrait un peu … sûrement un manque de souplesse de ma part mais aussi une pratique que nous n’avons pas l’habitude de faire en cabinet.
Dans chaque maison tous les jours nous avons été super bien accueilli, on ne manquait de rien et le staff était ravi de nous avoir aussi pour un petit moment à eux."
Nombre de consultation réalisées : 220 sur 4 semaines d'action.
Pistes de développement des prochaines actions solidaires
- Le temps : un mois s'avère court pour s’investir autrement que par notre mission d’ostéopathe. Des activités pourraient être organisées afin d'aider les enfants à extérioriser leurs émotions qui sont nombreuses (danse par exemple). Un mois supplémentaire permettrait de mieux s'apprivoiser avec les enfants.
- La communication : expliquer plus complètement l'impact de l'ostéopathie afin que les staffs puissent juger de l'intérêt et de l'efficacité. Un petit brieffing aurait son intérêt dans l'optique qu'ils transmettent ses informations aux enfants afin d'instaurer rapidement un sentiment de confiance et d'intégration des ostéopathes.
- Le matériel : fournir deux tables pliantes. Nous cherchons comment faire ce don avec un coût minimum pour HOS.
Pérennisation des actions
Pour 2020, deux actions ont pu être planifiées mais tout est suspendu à l'évolution du coronavirus dans le monde. De préférence profil autonome (savoir organiser son planning, repasser dans les différentes maisons pour prendre les rdv, checker la liste des patients à voir, relancer le staff le nombre de fois nécessaires en respectant la communication philippine…). Parler anglais.
Conclusion de nos bénévoles
Tiphaine : "Cette action à été un vrai bonheur pour ma part, j’aurai souhaité en faire plus de par la mise en place d’un cercle autour de la danse et du corps pour ouvrir une porte sur les discussions liées à la sexualité si les enfants désirent s’exprimer. Mais je me suis régalée avec la mission ostéopathique. Merci à Virlanie, merci à HOS." Julie : "Je n’ai vraiment pas de mauvais souvenirs de ma mission, j’ai vécu que des situations enrichissantes sur le plan pro : approches, pratique; et sur le plan perso : intégration, vie en communauté. J’espère que j’ai pu apporter autant que cette expérience de vie m’a apporté."
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